Qui est Maryann, votre personne de True Blood ? Du moins, qui semble-t-elle être avant qu’on découvre son vrai visage ?
On la découvre en bienfaitrice, mais on ne sait pas ce qu’elle a derrière la tête. Le voile de mystère qui l’entoure la rend inquiétante. Avec le temps, on réalise qu’elle aime « collectionner » les gens perdus, seuls, en quête de réconfort, d’émotions auxquelles se rattacher et de quelque chose ou de quelqu’un en qui croire. Les téléspectateurs y verront peut-être un prédateur, mais, pour avoir vécu en elle dix-sept mois, ce n’est pas l’image que je m’en fais. Selon moi, chacun de ses gestes est une preuve d’amour, un amour différent de celui que nous connaissons, donc déroutant. Mais un amour quand même.
L’amour, la foi, ces thèmes sont au cœur de True Blood… ce qui place Maryann au centre de la série !
True Blood parle effectivement d’amour destructeur, d’amour sincère, d’amour parental, mais aussi de foi. Et pas seulement religieuse. La série souligne selon moi notre incapacité à penser par nous-mêmes, notre tendance à suivre l’idéologie d’un groupe de peur de passer pour un marginal. Dans une Amérique qui sort juste de huit ans de présidence Bush, c’est une réflexion capitale.